The Enduro des hautes Vosges

Tout a commencé un soir d’hiver ou avec cousin Steph on réfléchissait à la prochaine grosse sortie vélo.
Nous avions fait Vallnord, à savoir des descentes dans la montagne et puis la granit montana une grosse promenade avec 2300 mètres de dénivelé.
Donc il nous restait à trouver un nouveau challenge, Steph après quelques recherches propose l’enduro des hautes Vosges.
Alors bon moi sur le coup, ne sachant pas très bien de quoi il en retourne, je me lance et je dis banco ! (première erreur)

Pour les novices un enduro c’est quoi ? Hé bien c’est tout simple c’est une grosse promenade avec des gens qui prennent ton chrono dans les descentes. Voila pour la définition. Bon ensuite dans les détails, c’est une suite avec une partie liaison qui n’est pas chronométrée et une partie spéciale ou le chronomètre tourne. Le point important c’est que l’heure de départ des spéciales est fixe et fixée, donc il faut arriver à l’heure pour se lancer dans les descentes. Ca c’est pour la première journée et ca donne un classement puis le second jour on enchaîne mais cette fois ci avec un ordre de départ donné par le classement, comme on le devine les premiers partent en premier, dure loi du genre.

Les inscriptions faites, bien à l’avance car il n’y a que 350 places et que les places partent en quelques jours, cela donne un peu le niveau d’intérêt des participants. Nous recevrons ensuite le règlement de la course. La ça commence un peu à m’inquiéter, car il faut:

  • un certificat médical
  • une dorsale de protection
  • des genouillères
  • des coudières
  • un casque intégral

il ne manque que l’assurance vie…

Bon moi je participe à ma façon en réservant un top hôtel, les deux trésors et franchement c’était une bonne idée.

Les préparatifs de l’avant départ commencent, un petit check sur le vélo un changement de pneu avant histoire d’avoir du grip, la mise en place de ma selle télescopique achetée à mon feu ami Eric, une chambre à air de rechange, des tubes de powergel, et puis c’est tout ! Steph lui à changé ses pneus, nettoyé son vélo qui brille de mille feux, changé ses plaquettes de frein, et puis aussi d’autres petites choses mais j’arrête là la liste.

Ca y’est le jour J nous sommes vendredi, j’ai une semaine de boulot dans la tête et je suis vraiment cuit. Nous nous donnons rendez vous à Malakoff et nous prenons la route ou tout commence par une petite séance dans les bouchons, joie de la vie Parisienne.
Sur la route j’appel les bon collèges de Larchant et nous arrivons après pas mal de textos à nous retrouver dans une petite Pizzeria, à coté d’Epinal. L’endroit est bien rustique et les conversations à table tournent tout de suite autour du vélo. Cyril, notre maître qui totalise un bon nombre d’inscriptions est aussi le plus ancien de la bande, lui va bientôt passer le cap des cinquante, argh ! Ensuite nous avons Pascal et Eddy qui travaille je vous le donne en mille dans le vélo. Lors d’une conversation ils commencent à parler d’OTB.
La je m’inquiète un peu je pensais qu’ils voulaient dire un On Tue Boris, mais non pas du tout. Un OTB c’est un soleil ! C’est simplement un gars qui passe par dessus son vélo, ou autrement dit un « Over The Bar ». Bon la j’ai appris un truc qui me resservira pendant le weekend.

Le repas terminé nous reprenons la route pour nous diriger vers l’hôtel ou la réceptionniste nous attend. Pour info la réception doit normalement fermer à 21h30 et nous arrivons à 22h30, j’ai quand même pris soin de supprimer la sauce tomate qui habite sur les bords de mes lèvres. Les clés remises nous arrivons dans notre suite, la déco est neutre et c’est tant mieux.
Suivent quelques discussions autour du vélo des courses que les autres viennent de faire nous allons nous coucher comme de bons enfants. Dehors il pleut des cordes, et il n’est pas prévu que ca s’arrête tout de suite.

Samedi
Le réveil sonne, mais pas trop tôt, pas complètement récupéré de cette grosse semaine, les yeux encore collés je déboule prendre mon petit déj, bon force est de constater que je suis le dernier. Les autres sont allés faire un peu de repérage, un peu de mécanique sur les vélos, et sont déjà en tenue, moi je suis encore en claquettes.

Les vélos chargés dans le camion nous regagnons la station de « La Bresse », ski l’été vélo l’hiver, les vosgiens ont tout compris.
Nous arrivons sur le spot la c’est le grand cirque du vélo, toutes les marques, toutes les couleurs, mais que des gros vélos. Pas de décathlon, et encore moins de vélo sans suspension… Un détail m’interpelle, il y’a plusieurs camion de secouristes, pas un deux ou trois mais cinq ou six, je trouve que pour 350 cycliste c’est beaucoup. Je ne sais pas combien il y’en a sur le tour de France mais d’un seul coup je ne me sens plus très en sécurité…
Les minutes passent, nous avons nos plaques, pour moi c’est le 176 et je suis assez content de mon numéro c’est toujours mieux que 69. Avec nos plaques nous sont remis des puces qui seront utilisées pour nous chronométrer. En plus de n’être plus qu’un numéro je suis pucé.

Le brief de la course est lancé, cette année bla bla, faites vous plaisir… Tu parles il fait froid et en plus il pleut…

Enfin bon ca y’est c’est le départ nous commençons par 400 de D+ avant de rejoindre la première spéciale. Je suis avec mon accoutrement de cycliste et je commence rapidement à transpirer sous mon casque qui finira accroché sur mon sac à dos.

Petite précision comme les départs sont en fonction des numéro et que le cousin à fait les inscriptions en deux temps, je me retrouve devant à plus de 25 d’écart. Autant dire que je vais passer la journée seul.

L’arrivé à la première spéciale ne pose pas trop de difficulté ca grimpe, mais c’est pas redoutable. Arrive le départ de la spéciale. Je suis la dans le paquet à attendre que l’on appel mon numéro, je mange et j’écoute les conversations, et il y’a des OTB dans toutes les phrase, maintenant je sais !
Ca y’est on m’appel je m’insère dans la file, et je me remets en mémoire mes objectifs:

  • rouler propre
  • ne pas tomber
  • ne pas me blesser
  • finir la course
  • éclater mon cousin !

Je vois le gars partir juste devant moi et j’ai comme l’impression que je ne vais pas le ratraper…
5, 4, 3, 2, 1 go je m’élance, concentré, ne pas tomber, ne pas tomber et la bing je me prends une maxi gamelle, je remonte sur mon bike, je suis couvert de boue, trempé mais pas blessé !

Ca continue ca descend vraiment sévère et je sais de quoi je parle. Des virages en épingles des rigoles pleines d’eau, bing une nouvelle pelle, toujours pas bobo.

Je croise ca et la des photographes je me fais déposer par quelques énervés et puis on me dit plus que 100 mètres ! Je ne pense même pas à un truc du style je lache les freins ! Non non je me dis yes c’est presque terminé. Mais non il reste un put1 d’escalier fait en rondins de bois, tout ca est trempé et je me mets une nouvelle boite ! Celle la c’est une trois étoiles et tout ca devant un parterre de fans, ha célébrité quand tu nous tiens.

La je me rends compte que techniquement je suis un peu léger, que mes gants avec la boue ne me permettent pas de tenir le guidon et que mon frein arrière me demande trop d’éffort pour être actionné correctement et que cela me donne des bouteilles (terme d’escalade pour dire que les avant bras gonflent comme des bouteilles d’orangina…), ce soir il y aura des réglages à faire.

Vient la liaison et je regarde un peu l’état des autres et je suis un peu rassuré car beaucoup ont pris une ou plusieurs boites dans la descente.

Viens ensuite la seconde spéciale ou je suis beaucoup plus prudent, mais ca ne m’empêche pas de faire un ou deux OTB, puis on passe à la liaison puis la spéciale, puis la liaison puis la dernière spéciale…

J’ai fait comme tout le monde la dernière liaison à pied et oui il pleut il fait froid et c’est tellement humide que personne ne peut monter un truc pareil enfin pas après plus de cinq heures de course, ou peut être Absalon, mais cette année il ne court pas c’est l’organisateur il a préféré la moto, ca je peux facilement comprendre.

Pendant ce moment d’attente je me demande vraiment ce que je fais là ! Je suis trempé j’ai mal partout, j’ai froid, et la seule chose que je voudrais c’est un bain chaud et non encore une descente dans la boue ! Je ne peux me plaindre à personne… Mais je vois sur les visages que mon sentiment est largement partagé.

Photo du départ de la dernière spéciale:

Le départ de la dernière spéciale

Le départ de la dernière spéciale


 

La dernière spéciale faite j’attends un peu et retrouve tous les bons collègues, nous avons le sourire personne et blessé et nous finissons tous cette première journée fatigué et regagnons l’endroit de nettoyage. La encore chose insolite les vttiste sont nettoyés par un monsieur avec un karcher !

Après cette séance de nettoyage sous haute pression, retour à l’hôtel et debrief avec les collègues. Visiblement ils ont tous bien roulé et je suis le seul à mettre autant ramassé.
Je visais pas la première place, je déteste les flashs, mais tout de même, je ne pensais pas autant ramasser.

La douche prise et la vidéo de la descente faite par Eddy visionnée nous allons à la pasta party, événement incontournable.
La sont réunis la plupart des participants, autant dire que les filles sont peu nombreuses et très franchement je comprends. Qui peut aimer avoir froid être couvert de boue et en plus aimer ca, à part des mecs, des vrais.

A la pasta party nous côtoyons les stars de la planète VTT et à part moi tous le monde les connait, les Nicolas lau, Abaslon, et plein d’autres.

Les résultats sont affichés et la ho comble je suis classé 32 sur 42, dans ma catégorie celle des master !
La je me dis que je ne suis que 4 places derrière le cousin à juste 2 minutes et 18 secondes.
Cyrill est 15ieme avec 27:26
Steph est 28ieme avec 32:04 et moi à 34:22

Heuresement Eddy et Pascal plus jeune ne sont pas dans la même catégorie mais ils terminent leur première journée avec de bons temps ! Mais Cyril reste le premier du groupe, pas pour longtemps.

Autant dire que demain je vais tout faire pour gratter le cousin !

Après la pasta party nous regagnons l’hôtel, car il faut le savoir la pasta party n’est pas un haut lieu de débauche, et avec mon quart de rouge et mon potage je me sentais un peu seul.

photos des yeux fatigués des champions:
SAMSUNGSAMSUNGSAMSUNG
A l’hôtel je me mets à faire des étirements et me lance avec le cousin dans une petite séance de yoga, il fallait bien ca pour élimer les tensions de la journée. La petite phrase du prof de yoga en tête, relâcher, accueillir les soupirs et les bâillements.

Juste pour la petite histoire la chambre est transformée en lavomatic et tous les radiateurs sont à fond pour sécher nos vêtements mouillés, enfin pour ceux qui sont dans la chambre les autres resterons sur le garde-fou de la fenêtre. Ou comment transformer une chambre en camp de gitans…
Au temps des gitans

Dimanche
Le lendemain réveil à 7h gros petit déjeuner et décollage pour quatre spéciales. La c’est clair mon objectif c’est rattraper des places ! Comme quoi la course cela ne rend pas toujours très intelligent.

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Bon pour commencer la journée nous prenons un télésiège qui nous emmène au départ de la première spéciale que nous ferons deux fois.
Nous nous élançons je suis tout propre donc je ne veux pas me salir. 5,4 je me lance ! C’est partie la descentes est vraiment technique nous passons sur des parties aménagées avec des passages en bois comme dans les films ! Et ca passe plutôt pas mal je me mets cependant une bonne boite en plantant ma roue dans un trou. J’apprendrais plus tard que beaucoup on fait la même. Ma médiocrité ne me rend pas unique, ca rassure mon égo ! Enfin je boucle la spéciale en 10:45.

Vient la liaison puis une autre spéciale et la je commence à trouver mes marques, je prends confiance mais je reste lucide.

Pour la petite histoire la veille je me suis autorisé à apostropher les secouristes pour savoir si c’était une grosse journée, erreur ! Quelle question !!! Réponse: Ho juste cinq interventions deux épaules et le reste des babioles juste des points de sutures. Il faut quand même savoir que sur les 350 inscrits il y’a eu environ 80 abandons le premier jour.

Dans les spéciales deux et trois je me suis senti à l’aise, un peu moins en mode survie que la veille, c’est bon signe je m’adapte.
Vient le moment de la dernière spéciale, qui reprend le même parcours que la première donc la maintenant je connais les pièges et je sais où est le trou.

Résultat, des 10:45 je passe maintenant à moins de 9 minutes !

Voila la course est terminée, c’est le temps des résultats et des bilans.
Sur les 8 spéciales, Steph en gagne 4 et moi 4 donc ex aequo.
Et sur le classement il est 191ieme et je suis 194ieme.

Eddy est 120iem avec 1:00:09
Cyril est 129ieme avec 1:01:32
Pascal est 148ieme avec 1:05:33
Step est 191ieme avec 1:13:22
Chuck est 194ieme avec 1:14:05

Donc pour une première c’était pas si mal.
Après à savoir si je suis de la partie l’année prochaine, c’est une vrai question mais si j’ai le choix j’irai plutôt faire de la plongé dans les îles.

Dernier détail pendant ce temps mes femmes étaient en vadrouille à la campagne et elles ont pris un coup de soleil.
Et deuxième dernier détail lorsque nous sommes parti le ciel s’est dégagé et nous avons eu du soleil pendant tout le retour, alors les Vosges, micro climat ?

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