Le col du Granon, mon premier col hors catégorie

GranonWebLe col du granon c’est un col duquel on peut voir une grande partie de la chaîne des alpes, avec le massif des écrins en autres. C’est surtout une route qui monte fort, mais c’est en particulier une voie sans issue pour les voitures et autres vélos de routes. C’est une route que nous avons avec les copains prise pour faire les descentes qui permettent de basculer sur l’autre versant de la vallée et en particulier de rejoindre Névache. Alors cette route la première fois que l’ai prise en 4X4 pour nous faire déposer au col je me suis dit « En vélo ça devrait le faire, mais ça doit être long ! », ça c’était l’année dernière.

Cette année avant le départ pour les Alpes nous regardons un peu le profil de ce col et nous regardons les différentes blogs et forum qui en parle. Bon effectivement c’est du lourd et on ne passe pas le « crux » sans douleur. Alors c’est décidé cette année c’est dans mon tableau des « trucs à faire ».

Pendant cette semaine de vacances les copains de la forêt sont dans les Alpes et c’est dur de tenir le rythme entre une journée d’escalade et une journée de falaise, mais l’alcool aidant ça passe J, le plus dur va être de trouver quand faire ce col du granon, ça n’est pas que la durée de l’ascension et de la descente soit interminable c’est surtout que je me dis qu’il fait aborder cela en étant au moins un peu frais. Ce qui va se passer est tout autre.

La veille nous partons de Serre-Chevalier ou nous nous faisons déposer au col du galibier, de la nous entamons une belle traversée des Alpages pour finalement atterrir dans un refuge, ou nous détenons probablement le record de descente de génépi, en effet la bouteille est tombée en moins de vingt minutes, les responsables du chalet comprennent assez rapidement qu’ils ont affaire avec des pro passablement entraînés. Puis le matin nous partons du refuge pour faire une traversée qui nous mènera à notre point de départ, le chalet de Serre-Chevalier. Nous y arrivons vers les 15h et nous sommes tous assez rôtis et commence un apéritif musclé à base de boisson anisée. 1, 2, 3, 4, 5 verres plus tard je décide que c’est maintenant qu’il faut aller faire le Granon, car je vois bien que les autres jours cela ne sera pas possible. Alors je pars.

Direction le départ du l’ascension qui est à quelques kilomètres donc pas de panique, le tout est en faux-plat alors il faut juste faire semblant d’appuyer sur les pédales. Je croise d’autres cyclistes nous sommes sur la route du col du galibier est les cyclistes sont nombreux et je découvre que tous me font un signe de tête. Soit on voit que je suis bourré et ils me font un signe de croix, soit c’est d’usage comme cela se pratique entre motard, je prendrais la seconde proposition, la première étant sans doute sans fondement.

Je vois le petit panneau col du granon je sens que c’est maintenant que les choses vont commencer. L’objectif un peu idiot que je me fixe est de ne pas passer sur le petit plateau et de rester sur le plateau du milieu, je suis en VTT et sinon ça serait trop facile, alors pas de petit plateau c’est mon choix !

Le faux plat commence et ça monte c’est pentu pas autant que la rue de Ménilmontant mais ça grimpe dur, je sais que je pars pour onze kilomètres et que le parcours est jalonnée de bornes qui indiquent le kilométrage ainsi que la pente moyenne sur le kilomètre, alors j’attends puis finalement je vois la première borne et la c’est la claque car je commence à comprendre que cela va vraiment pas être facile, mais sinon ou serait l’intérêt. Tour de pédales après de pédales je passe les bornes, et finalement je suis dedans je tiens mon petit rythme, les effets de l’alcool ? Un lointain souvenir, j’ai ma bouteille d’eau qui est maintenant devenue ma meilleur compagne. Je me fais dépasser par une cycliste qui est dans le dur en mode danseuse et il a l’air de vraiment souffrir… Comme à mon habitude sur ce type de difficulté je suis en mode économie d’énergie et je garde des calories pour plus tard, pour le « on ne sait jamais » les bornes passent les arbres disparaissent la vue est magnifique et le temps se gâte, le beau ciel se remplit de nuages qui selon tout probabilité devraient donner une bonne pluie. A mi-parcours je croise deux dreadeux qui tiennent une petite étable, ils me lancent un ‘bon courage’ et je suis à deux doigts de m’arrêter pour descendre un godet avec eux. Ça avance ça avance, je suis sur mon rythme et je suis détendu je sais que cela va le faire, je fais une micro pause pour ramasser ma bouteille, tombée au sol et m’enfiler une barre de sucre et je continu comme cela jusqu’au sommet. C’est un vrai plaisir que d’arriver la haut et le pluie commence doucement à tomber par petite goutte. La ou je suis il n’y a pas grand-chose pour s’abriter peut être les bâtiments militaires mais pour l’heure ce qu’il faut c’est rentrer. Je commence déjà à avoir froid et ce malgré la veste que j’ai pris avec moi. Je contemple et c’est partie pour la descente ! Onze kilomètres de descentes un rêve d’enfant, rouler à fond sans avoir à pédaler, un rêve. J’ai dans l’espoir de recroiser les deux dreadeux dans l’espoir de faire une pause avec eux. Mais la pluie les a fait disparaitre dans les murs de leur bergerie. La descente terminée il ne reste plus qu’a parcourir les quelques kilomètres pour regagner le chalet, retrouver les copains et finir cette bouteille laissée entamée. Voilà c’était mon premier col hors catégorie

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