Voyage en Psychoga

Voyage dans un monde nouveau, ou plutôt un vieux monde que j’ai oublié.

Ce stage et son choix c’est deux choses le premier c’est la date. Cette année ayant mis en priorité cette fameuse course, le reste est passé au second plan. En conséquence il fallait choisir et le choix était assez limité. C’est donc le mois d’Octobre qui sera le mois et le « Laisser jaillir l’élan vital » qui sera le sujet du stage. Les deux points très positifs sont la proximité de Paris et un stage avec Pascale Brun. J’ai déjà effectué des cours avec Pascale et je souhaitais vraiment voir ce qu’elle propose sur un plus long format.

Mais entrons un peu dans les détails. Nous sommes dimanche je suis un peu court au niveau du timing et j’arrive pour l’heure avec deux minutes de retard sur mon heure, deux minutes restent deux minutes. Le lieu est bien sans être extra, la proximité d’un axe routier important et la configuration topologique conduisent à ce que par vent du sud nous soyons baigné par le bruit des véhicules. A part la nuisance sonore les éléments arbre, eau et espace sont biens, vraiment bien. Il y’a un petit cours d’eau qui est là tout prêt.
Ce qui frappe en premier c’est le profil des personnes qui sont présentes, j’ai dès le début comme sur mon premier stage l’impression d’être chez les fous. Bon j’ai toujours en tête le qui se ressemble s’assemble et si cela était vrai, cela me conduit à la question de « mais dis-donc qui suis-je en train de devenir ? »
Les chambres sont attribuées, j’ai la 27 et je vais la partager avec Richard. Il est de petite taille avec un buste massif, donne l’impression d’être sûr de lui, et dans le même temps j’ai l’impression que cela sonne faux, une simple impression.
Nous arrivons tous deux dans la chambre il me demande quelle place je préfère, je réponds que je m’en fout, il me dit que lui aussi, et je lui lance, « alors je prends la place prêt de la fenêtre » à cela il me dit ok. Je pars pour faire un petit tour et je reviens dans la chambre avec mes affaires et première surprise la place près de la fenêtre est occupée par les affaires du petit Richard. A cela je suis presque amusé. Je place mes affaires sur le lit restant et je passe à d’autres choses. On va tous dans l’espace commun pour recevoir les informations relatives au stage et avoir Bénédicte qui se présente. La c’est le début de la surprise. Bénédicte est psychomescouilles. Je n’avais pas fait attention à la description du stage et je pensais naïvement que la partie « argile » du stage était quelque chose en rapport avec la création, quelle erreur !
Le diner je vais le passer en silence et je vais surtout écouter, je suis presque trop silencieux et cela est remarqué. J’essaie de ne pas être malaisant par des questions que je pourrais poser. Il faut souligner que nous sommes en vase clos, le groupe c’est 24 participants, deux hommes. Deux formatrices et quatre personnes dont un homme pour s’occuper des éléments logistiques que sont le service pendant les trois repas. Le lieu est un lieu de pratique du Zen, alors pas de poster de femmes nues, mais plutôt le petit jésus à toutes les sauces mortifères. J’exagère un peu car de belles choses sont présentes, mais il faut le voir, tout est en rapport direct avec la religion ou à minima la spiritualité.
Le soir venu je regagne ma chambre et mes cauchemars commencent. Mon voisin de chambre ne frappe pas à la porte avant d’entrer, il utilise son ordi et frappe les touches de son clavier avec une vitalité peu en raccord avec le fait que ma petite lumière de chevet soir éteinte. Ensuite cette douce personne vient à trouver le sommeil et la se révèle le ronfleur, son gros ventre se transforme en un magnifique amplificateur. C’est clair mon compagnon de chambre est une nuisance.

Le matin venu, je suis fatigué, j’ai fait un cri dans la nuit qui est le résultat d’un réveil dans une scène de cauchemar ou je suis dans une forêt avec des rochers partout et je suis entouré de loups, et je cherche des pierres pour me défendre car les regards de ses loups laissent préfigurer d’une attaque et je pousse un hurlement pour les faire fuir, je suis moi aussi un animal. Evidemment cela réveille mon petit voisin qui se rendort immédiatement et rallume sa machine à son.
C’est dans ce contexte que je découvre l’assise silencieuse. Je vais trouver cela long, très long, mais je reconnais que cette pratique apporte un relâchement qui est très agréable, le déjeuner passé en silence qui lui succède et aussi agréable. Le bruit de la tribu est composé de petits chuchotements qui contraste avec le repas de la veille.
La journée va être composée de plusieurs activités, la première l’argile, nous allons en deux groupes faire un atelier d’argile. Je passe dans le premier groupe. Cet atelier il se déroule ainsi.
Dans une salle plutôt froide, c’est-à-dire les murs sont nus, le sol est froid et nous sommes sans lumière directe du soleil. Pour dire avec simplicité c’est la pièce la plus glauque du bâtiment la pièce dans laquelle personne ne voudrait passer la nuit. Placé sur des chaises, nous sommes devant une plaque d’argile de la taille d’un petit livre de poche, cette petite plaque est devant nous. On s’en doute je touche immédiatement la chose et je me fais rappeler qu’il faut attendre. Bénédicte vient se placer en figure d’autorité et plaçant un contrainte, un cadre. Mais laissons cela pour le moment. L’atelier commence nous sommes invités à nous intérioriser par des propositions. Fermer les yeux, … L’idée est d’obtenir un état de détente et une forme de présence. Ensuite nous nous plaçons debout, avec les instructions de notre psy, et nous sommes invités à produire une boule avec cette pate d’argile. J’adore, je travaille avec mes mains j’ai de la présence et je tourne cette boule, je sens la matière qui se déforme et mes mains sont en contact, j’ai presque l’impression de faire de l’escalade, les instructions données commencent déjà à me déranger, une intuition me fait me questionner sur le caractère de l’exercice et de l’intention qu’il porte. Je tourne la boule dans tous les sens et hop la boule me glisse des mains et vient s’écraser au sol, elle est devenue chose. Elle est passée de boule à sphère aplatie. De la soit tout refaire, soit en faire une chose différente. Je prends la seconde option.
L’exercice se termine et les yeux s’ouvrent et je contemple mon truc et celui des autres, et la j’ai presque envie de rire. Il y a de tout et je trouve mon truc chouette. J’aime bien l’objet il me ressemble et c’est ma vie. C’est tout pété, mais j’essaie de faire au mieux. Ce qui fait l’objet d’une surprise c’est les réactions des personnes. C’est-à-dire qu’il y’a deux personnes qui pleurent. Et je me questionne sur le vécu que ces deux personnes ont eue à faire cet exercice. Il faut avouer que leur boule n’est pas terrible, mais niveau boule mes connaissances sont en construction.

Lors du petit tour de parole organisé par la maitresse, il y’a ce cadre qui est posé et son respect est assuré par la patronne. Elle est la doyenne et sa figure d’autorité n’est pas remettre en question. « Je fais cela depuis 30 ans j’ai été formé par blabla ». La méthode plus que le résultat, cela me rappel des choses, mais je ne suis pas au travail ici, je suis à un stage de yoga.
Pendant le tour de parole, je constate que des personnes partent dans des descriptions et ont vécues des choses. L’argile rentre en résonnance avec les personnalités. Je suis étonné de la facilité des participantes à partir sur ces chemins. Partent-elles trop loin ?
L’exercice des boules terminé, c’est la pause déjeuner et le repas est bien avalé, un peu surpris d’avoir de la viande et pour moi cela veut dire pas grand-chose à manger. Un peu surpris aussi de constater que beaucoup de personnes mangent de la viande.
L’après-midi il y’a la séance de yoga avec Pascale et je trouve ces propositions ludiques on fait du yoga avec une forme qui est loin de l’exigence, les indications de respirations sont éparses. Le yoga proposé pousse à développer une attention à soi et à ses besoins, c’est un choix pris.
Le soir venu direction la chambre, je fais auparavant une petite promenade et passe des coups de téléphones. Dans la chambre je suis prévenu que mon camarade va être absent car il doit faire du coaching pour une des clients. Je suis dans ma couche avec mes bouchons d’oreille prêt pour me placer dans les bras de Morphée, mais c’était sans compter les ronflements de Richard, c’est non supportable et dormir est chose impossible. Je vais jusqu’à le réveiller et dans le même temps constater qu’il dort avec des écouteurs à réduction de bruit. Je fais le constat que j’ai affaire à un drôle de personnage. La nuit va être une série de petits moments de repos entrecoupé de longs moments où il est impossible de dormir. J’ai très sommeil et je sens que je vais si cela continu devenir fou à lier. Ce qui est pour un stage de yoga un peu paradoxal, ha les paradoxes. Passée l’assise silencieuse, à laquelle je prends grand plaisir, les idées surgissent mais rien ne se cristallise, tout passe. Ensuite la pratique proposée de Yoga est chouette.
L’atelier d’argile pratiqué à 6 est étonnant. Trois passages, trois vécus, trois personnes, une souffrance, un essai et une mise en scène. Sur ces trois expériences comme spectateurs observateurs, commentateurs, je fais le constat que je suis très dérangé et je trouve cet exercice lourd, il donne lui à une ambiance qui est très pesante. Ce cadre et les choses qui en découlent ne donne pas à la joie sa place mais plutôt à la mélancolie. Le caractère obligatoire et ce ton utilisé par la maitresse est un facteur de cette ambiance.
Dans la journée mon voisin de chambre me donne la nouvelle, « il se casse ». Je suis content, très content j’ai la garantie de pouvoir à présent dormir, c’est un soulagement et une tranquillité.
Le troisième jour du stage, je pratique l’assise silencieuse avec un réel plaisir, j’ai le sommeil et les pensées pleines de belles choses. Je suis bien de ma personne, de mon corps. C’est agréable.de se sentir présent de sentir l’air présent, en vie.
Cette troisième journée j’ai un atelier pour pratique le champ d’argile. Nous sommes six et trois personnes ont déjà pratiqué. Il reste donc trois personnes à passer, lors du tour de parole, les émotions et les retours qui sont formulés ne sont pas dans les registres de la joie, mais du regret et de la peur. La personne qui s’apprête à passer est tout simplement nauséeuse. Elle se place sur la chaise place ses mains sur le champ d’argile et les larmes apparaissent. Je note chaque mots prononcés par la psymescouilles et c’est assez affligeant. Lorsque la proposition tu veux que je t’aide tu veux que j’appuie arrive de la psy, je ne comprends pas encore la mécanique, mais je comprends la manipulation, comme dans une fête foraine, à ce moment je me lève avec mes petits affaires. Je regagne la chambre, je suis léger.

Je pars pour faire une belle promenade le temps en incertain, les couleurs de l’autonome sont splendides, je marche. Je téléphone aux copains et rigole. La promenade me mène à Magny-en-Vexin, pour le retour je tombe sur un sentier pédestre qui me conduira pratiquement à destination. Cette marche a été une vraie partie de plaisir, un élément prenant part à une forme de retour à quelque-chose de vivant.
De retour au centre d’assises je dine avec mon petit groupe et je suis parfaitement détendu, nous sommes mercredi, demain c’est jeudi et vendredi c’est la fin. Le temps dans le centre s’écoule lentement et je suis presque impatient de passer à une autre chose. Ma place n’est pas ici, je suis trop en décalage. Les personnages avec lesquelles j’échange sont des personnes du même milieu social que moi et aussi avec les vielles. Elles ne sont plus dans les attentes, elles sont épanouies quand elles ne sont pas malades.
Les deux derniers jours passent vites. Pour le dernier jour qui est très court, c’est le jour des adieux. J’ai capturé des modes de fonctionnement de la psy qui fait copain, je suis clairement en révolte par rapport à cela et considère que j’ai à faire à une personne malveillante qui vient se construire sa nouvelle génération de clientes. Ces intuitions vont se confirmer quant aux détours de conversations je fais le bilan que minimum trois personnes vont revoir après le stage cette maitresse.

Alors voilà ce stage est terminé à moi à présent de voir ce que je vais faire de ces différents apprentissages.

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